lundi 27 février 2017

je suis le seul à avoir voté contre la création d'une police municipale.

La municipalité avance les résultats d''une enquête d'opinion pour justifier son revirement car jusqu'à aujourd’hui, Bezons faisait partie de ces rares communes qui avait résisté à cette pression.

L'enquête rapporte qu’il existe un fort sentiment d'insécurité dans la population de la ville. On se demande d'ailleurs comment il pourrait en être autrement. Les nombreux trafics, les incivilités contribuent à rendre la vie plus pénible et ajoutent de la difficulté aux difficultés déjà nombreuses dans les quartiers populaires.

Mais est-ce que la création d'une police municipale apportera une réponse à ce problème ?



Un choix de la population? 

Jusqu'à maintenant, la majorité de la population de la ville ne votait pas pour des candidats qui proposaient cette solution. Et je ne crois pas que les choses aient changé. L'enquête  ne porte que sur 2024 questionnaires avec un peu moins de 20 % des réponses qui se prononcent pour la création d'une police municipale, à peine plus de 5% de l’électorat si l'on se réfère au résultat des dernières élections municipales.

Les discours sécuritaires sont peut-être à la mode mais, au-delà des discours, que pourraient faire quelques policiers municipaux ? Quel serait leur rôle ? La délibération indique la surveillance des lieux publics et la verbalisation de la circulation et du stationnement gênant. Mais laisser entendre, comme le fait le rapport, qu'ils aideraient à faire reculer les trafics voire même à nous protéger des menaces terroristes avec ou sans armes est un sacré mensonge.



Plus de policiers ou plus d'éducation ?

La délinquance et les trafics rendent la vie plus difficile dans nos banlieues. Ils sont aussi des sujets d'inquiétudes pour bien des parents qui les subissent et vivent en plus dans la crainte de voir leurs enfants y prendre part. Car le problème de la délinquance, celle des jeunes en particulier, ne peut pas se traiter sans parler d'éducation.

Quand nous discutons ici de créer une nouvelle force de police, d'autres agissent pour réduire les moyens alloués à l'éducation et l'encadrement d'une partie de la jeunesse. Le Conseil Général a décidé lui de supprimer des subventions aux éducateur de rue de l'association Berges. D'autres éducateurs, d'une autre association, interviendront sur le quartier. Mais pourquoi avoir abandonné l'expérience et la proximité de ceux qui contribuaient à encadrer les jeunes des quartiers et qui s'impliquaient dans les établissements scolaires de la ville. Par ailleurs, dans les écoles ce n'est pas plus réjouissant : et pour ne citer qu'un exemple parmi d'autres, les moyens supplémentaires attribués au titre de l'éducation prioritaires sont réduits et les jeunes de 15 16 ans se retrouvent à 35 dans les classes de secondes.

Les convictions communistes que nous sommes un certains nombre à partager ici, m'obligent à dire que pour l'avenir de la jeunesse nous devons avoir plus d'ambitions que de leur proposer plus de policiers qu'ils soient municipaux ou nationaux. Car l'affaire de Théo à remis en lumières d'autres affaires identiques qui mettent en cause des policiers municipaux.



L'insécurité du lendemain

La première insécurité que la population laborieuse ressent est celle du lendemain. Et d'abord en raison du chômage, et de la précarité qui va avec. Dans son billet publié dans Bezons infos de février, Monsieur le maire précise qu’il y a 2500 chômeurs à Bezons soit 400 de plus qu’il y a 4 ans, c’est à dire une augmentation de 16%. Bien plus que la criminalité...

Avec ces discussions sans fins sur la police, on voudrait nous faire croire que le problème essentiel est l'insécurité et les prétendues zones de non-droit. Mais, pendant ce temps où l'on détourne notre attention, le gouvernement détruit le code du travail et transforme le lieu de travail en une immense zone de non droit.

On ne peut pas compter sur l'aide de la police contre un patron voyou qui casse l'emploi et la vie des habitants de bien des villes. Ceux qui ont fait l'expérience de la lutte collective ont pu aussi mesurer combien elle leur était plus utile pour obtenir davantage de considération du monde des puissants.

Et, quand Goodyear condamne plus d'un millier de familles au chômage alors qu'il annonce un bénéfice de 1,4 milliards de dollars, la police, la justice et le gouvernement PS n'ont rien trouver de plus juste que de condamner des ouvriers qui défendaient leur gagne pain, à de la prison.

Donner plus de moyens à la police alors que ceux des éducateurs réduisent est sans doute une concession aux idées des plus conservateurs mais ne réglera rien aux problèmes de délinquance.

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