Jusqu’à présent, droite et gauche se passaient le relais au
pouvoir pour mener la politique anti-ouvrière voulue par le grand
patronat. Cette fois-ci, elles la mèneront ensemble. Édouard
Philippe mettra en œuvre la politique annoncée par Emmanuel Macron.
Ils veulent démolir le code du travail, laisser les mains libres au
grand patronat pour licencier, supprimer des emplois, fermer des
usines. Et ils veulent supprimer 120 000 postes de
fonctionnaires.(cliquez pour la suite)
Avec la collaboration du gouvernement, le grand patronat accentuera
sa guerre sociale contre le monde du travail avec toujours la même
recette : intensifier le travail des uns et se débarrasser des
autres pour accroître les dividendes. Vivarte, Tati, Mim, Whirlpool
ou GM&S Industry sont les derniers exemples en date de cette
politique. GM&S Industry est particulièrement révélateur. PSA
et Renault, qui sont les donneurs d’ordre de ce sous-traitant
automobile, ont planifié la mise à mort de cette usine de 300
salariés dans la Creuse. Renault et PSA ont fait des bénéfices
record l’an dernier, 3,5 milliards d’euros pour l’un et 2,15
milliards d’euros pour l’autre. Et on peut être certain que dès
la fin de la période électorale, d’autres fermetures
d’entreprises et d’autres plans de compétitivité seront
révélés.
Voilà le contexte dans lequel arrivent les élections législatives.
À cause du profond discrédit qui frappe le PS et la droite, tous
les leaders politiques jouent la comédie du renouveau. Et il est
impossible de prévoir qui, entre les macronistes, la droite, le FN
ou La France insoumise, tirera son épingle du jeu de cette
recomposition politicienne. Mais il est certain que la nouvelle
majorité sera au service des riches et qu’aucune opposition
parlementaire ne représentera le camp des travailleurs.
Le monde du travail ne pourra compter que sur l’opposition qu’il
fera naître par ses luttes. Mais à condition que celles-ci se
mènent sur un terrain de classe, correspondant aux intérêts des
exploités et non pas derrière des illusions réactionnaires. Des
combats menés sur des terrains comme celui du protectionnisme, qui
ne protège que le patronat d’ici, ou stigmatisant une partie des
travailleurs ne feraient que diviser le camp des exploités, le
démoraliseraient et l’affaibliraient.
Le Front national, pour lequel une partie des travailleurs a voté,
est le principal colporteur de ces idées empoisonnées. Il veut
faire des travailleurs immigrés des boucs-émissaires. Et sous
prétexte de défendre les entreprises françaises, c’est-à-dire
en fait les capitalistes français, il montre du doigt les
travailleurs d’autres pays d’Europe ou d’ailleurs. Mais le
Front national n’a pas l’exclusivité de la démagogie
nationaliste. Et celle-ci est tout aussi nocive quand elle est
défendue par le PCF ou par Jean-Luc Mélenchon.
La force des travailleurs est dans la conscience de leurs intérêts
communs face à la classe capitaliste. En faisant entendre le camp
des travailleurs, Nathalie Arthaud a levé le drapeau de cette
conscience de classe à l’élection présidentielle. Aux élections
législatives, Lutte ouvrière présente des candidats dans toutes
les circonscriptions de métropole et à La Réunion, ainsi qu’en
Guadeloupe et en Martinique avec Combat ouvrier.
Tous sont des travailleuses et des travailleurs. Leurs candidatures
permettront à ceux qui se sont reconnus dans la campagne de Nathalie
Arthaud à l’élection présidentielle de prolonger leur vote.
Elles permettront aussi à ceux qui ont été touchés par ce qu’a
dit Nathalie Arthaud mais qui ont cru au « vote utile »,
de ne pas se laisser détourner cette fois-ci de leur premier choix
et de voter pour leur camp.
Faire entendre à nouveau les exigences du monde de travail aux
élections législatives, montrer la persistance du courant qui les
incarne, c’est le meilleur moyen de nous préparer à les défendre
dans les luttes de demain.
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